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[ Band 6 Brief 85: Humboldt an Caroline London, 26. Mai 1818 ]
trouvé difficulté de me laisser, si l’accident de la santé de ma femme ne m’avait pas fait penser a mon rappel. Il ne s’agit pas du tout que le Conseil d’Etat doive justement être occupé de soi-disantes grandes affaires. Toute mesure législative est inter- essante et importante par elle même. Je crains d’être entré dans de trop longs développements, mais je voulais m’ouvrir entièrement envers Vous. Au reste il me semble, il n’est pas même nécessaire que nous terminions précisément à présent cette discussion. Daignez seulement le plus vite possible me faire remplacer ici; je viens alors dans le voisinage de Berlin, et des que Vous le désirez a Berlin même; j’y suis toujours a la disposition du Roi, et nous pouvons tout concerter de bouche, quoique, Vous ayant ouvert le dernier fond de mes pensées, je ne vois réellement pas que je puisse me départir du contenu de cette lettre. Il suffit que Vous appuyiez auprès du Roi ma demande d’être rappellé d’ici, Vous pouvez dire a Sa Majesté qu’on verrait ensuite, si et comment je pourrais être employé de nouveau. La même chose se dira dans le public; il arrive si fréquemment que des ministres rappellés passent des années sans avoir une nouvelle place. C'est donc avec les plus grandes et vives instances que je Vous prie d’envoyer par le premier courier ma lettre au Roi et de faire en sorte que je sois rappellé d’ici, et que je puisse au plus tard au mois d'octobre quitter Londres. N’attendez point, je Vous en conjure par l'amitié que Vous m’avez souvent prouveé, le retour du Roi pour arranger cette affaire. Ce nouveau délai me rendrait vraiment malheureux. Comme je ne saurais m'imaginer que le Roi voudrait refuser ma demande, je commencerai peu à peu à parler ici de la santé de ma femme, et de l'incertitude dans laquelle elle me met sur la durée de mon séjour à Londres. Si, comme je n’en doute pas, 207