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[ Band 6 Brief 123: Humboldt an Caroline London, 15. September 1818 ]
Majesté considère mes raisons et se rappelle les circonstances par lesquelles la place de Londres m'a été donnée malgré moi, Elle est trop juste pour m’en vouloir que je demande mon rappel après l’avoir eue une année. Elle consentira aussi, à ce que je me flatte, à ce que je ne me charge pas d’une autre Mission, et elle ne pourra en aucun cas, après mes assurances et mes développe- ments, croire que je veuille seulement servir nominalement. Elle verra, puisque Vous faites mention de cette circonstance, que je ne méconnais pas les effets de Sa générosité, et que, quoique persuadé que Sa Majesté en me les conférant n’a pensé qu’aux services qu’Elle croyait que je Lui avais déja rendus alors, je les regarde comme un moyen de pouvoir continuer a Le servir, sans être a charge a l’Etât et sans faire des exceptions aux règles établies au Conseil d’Etat. J’ai en même temps suggéré pour le cas qu’on ne voulût pas laisser la Mission d’ici pendant quelques mois sans une nouvelle nomination, Votre idée d’un congé. C’était la seule manière dont je le pouvais dans ce moment; mais je trouve la mention que j’en ai faite aussi entièrement suffisante ainsi. Des que ce n’est pas moi qui demande le congé, mais Vous qui m’ordonnez de venir, toutes mes difficultés cessent. Cela est en effet bien aisé dès que Vous voulez me parler. Vous savez que je suis dans ce moment tout à fait désoeuvré. Je ne puis néanmoins Vous dissimuler que je ne quitterais pas volon- tiers l’Angleterre sans avoir vraiment mon rappel; mais je le ferais pourtant et le préférerais même si cela était un moyen de rester moins longtemps ici. D’ailleurs le Prince Régent a eu tant de bontés pour moi que je me congédierais volontiers en personne de lui, et n’aimerais pas lui dire que je reviendrai sachant posi- tivement le contraire. Pour en venir enfin aux plans que Vous me dites former pour moi, je Vous en témoigne d’avance toute ma sensibilité. 312