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[ Band 6 Brief 85: Humboldt an Caroline London, 26. Mai 1818 ]
résoudre d'accepter a présent une place dans le ministère, et que je me flatte que le Roi voudra me dispenser de me charger, après la mission d'ici, d'un autre poste à l'étranger. Ces postes quelqu'honorables qu'ils puissent être, ressemblent, s'ils se pro- longent trop, plus ou moins a un exil volontaire ou involontaire. Je sers le Rois depuis 16 ans, et a l'exception d'un court inter- valle dans une époque très malheureuse, toujours loin de ma patrie. J'ai obéi strictement aux ordres du Roi, et me suis con- formé à Vos intentions en me rendant ici, quoique je n’eusse aucunement caché que cette place ne convenait guère a ma si- tuation particulière. J'ai le vif désir et je sens même le besoin de retourner chez nous, j’ai une nombreuse famille dont je ne voudrais pas rester toujours séparé, j’ai des terres qui demandent mes soins, j’ai l'affaire de ma dotation a régler, j’ai des occu- pations auxquelles je ne puis pas me livrer en devant toujours faire des établissements momentanés et précaires; je voudrais donc enfin me fixer et ne pourrais en effet plus faire le sacrifice de la plus grande partie de ce qui constitue mon bonheur et mon contentement intèrieur. C'est un voeu personnel, mais je suis sûr de Votre justice et de Votre équité que Vous trouverez naturel qu'à mon âge, et après 16 ans de service, j'ose le faire valoir non pas pour obtenir quoi que ce fût, mais uniquement pour être dispensé de fonctions qui ne peuvent plus me convenir; le Roi pensera certainement de même là-dessus. Vous avez la bonté de me parler en particulier de Franc- fort et de l’Italie. Ma réponse est déjà dans ce que je viens de dire, et le poste de Francfort fait naître encore quelques con- sidérations de plus. Pour l'occuper avec satisfaction pour le Roi et pour soi-même, il faudrait l'avoir eu dès le commencement, et s'y être formé soi-même une attitude convenable. La place est certainement fort importante etc. etc. 205